Le travail d’équipe et l’amour, la recette du succès de Leanne Taylor en 2024

Comité paralympique canadien

16 octobre, 2024

La médaillée de bronze des Jeux paralympiques concourra aux mondiaux vendredi

WINNIPEG — La médaillée de bronze paralympique Leanne Taylor possède une arme secrète sur laquelle repose son succès en paratriathlon. En fait, elle n’est pas si secrète, car la personne en question, qui mesure plus de six pieds, se tient à ses côtés dans certains des moments les plus cruciaux de ses courses.

En paratriathlon, tous les compétiteurs en fauteuil roulant peuvent compter sur un assistant, et pour Taylor, ce rôle est tenu par son mari Scott Dyk, lui-même un ancien athlète qui a joué au baseball à l’Université North Dakota State. Sur le parcours du triathlon, Dyk aide Taylor à passer du segment natation au cyclisme, puis à la course en fauteuil roulant dans les aires de transition.

Dyk l’aide à soulever et à apprêter son équipement, puis à changer de tenues de course et à s’installer sur le vélo à main et le fauteuil de course.

Tout cela se fait à un rythme effréné, qui rappelle les changements de pneus effectués par les équipes des différentes écuries pendant les courses de formule 1, sauf qu’il ne s’agit ici que d’une seule personne. Ces transferts sont un élément crucial de la course, et les secondes gagnées peuvent faire la différence entre un podium et une quatrième place.

Dyk et Taylor se fréquentaient déjà avant l’accident de vélo de cette dernière en 2018, et ils se sont mariés l’année dernière.

« Nous nous sommes rencontrés par l’intermédiaire d’un de mes collègues », raconte Taylor. « Quelques-unes de mes amies sortaient avec des gars de leur équipe de baseball ; il souhaitait mieux me connaître et il m’a donc invitée à une fête avec ses amis. »

Pendant qu’elle se remettait de l’accident qui l’a laissée paraplégique, Taylor était déterminée à pratiquer un sport. Athlète récréative avant son accident, elle a essayé différentes disciplines de parasport, mais le triathlon l’a rapidement conquise.

Elle pensait que c’est vraiment un sport unique.

« On ne s’attend pas à ce qu’une personne en fauteuil roulant puisse pratiquer ce sport », indique-t-elle. « L’idée de faire quelque chose qui combine la natation dans l’océan, le vélo à main et la course en fauteuil roulant était tout simplement formidable. »

Son futur mari a tout de suite embarqué.

« Une partie de l’expérience consiste à travailler l’un avec l’autre », poursuit Taylor. « Il s’agit vraiment de se faire confiance et de savoir que si quelque chose tourne mal, ce qui arrive parfois, il peut y remédier.

« Il s’agit simplement de communiquer rapidement et avec efficacité pendant la transition. »

Le duo sera de nouveau en action vendredi, aux Championnats du monde de paratriathlon, qui se dérouleront à Torremolinos, en Espagne, près de Malaga. Le quintuple champion du monde Stefan Daniel, de Calgary, y représentera également le Canada.

Taylor admet que la saison semble traîner un peu en longueur, mais elle se réjouit à l’idée d’affronter de nouveau ses principales adversaires. Il s’agit de l’Australienne Lauren Parker et de l’Américaine Kendall Gretsch, qui ont terminé première et deuxième à Paris.

« Les premières semaines où j’ai repris l’entraînement, je me suis sentie plutôt bien », dit-elle. « Puis, avec le temps, on commence à ressentir les effets de la saison et on se rend compte qu’on a besoin d’une pause. Cependant, je suis impatiente de reprendre la compétition aux mondiaux. »

« En général, après des Jeux, certains compétiteurs prennent une longue pause, mais ces mondiaux affichent complet »

Bien sûr, Taylor admet qu’il sera difficile de dépasser la performance qui lui a valu la médaille de bronze à Paris, la première médaille remportée par une Canadienne en paratriathlon.

Ce résultat s’inscrit dans la continuité d’une saison exceptionnelle pour elle. Avant son départ pour Paris, où elle a pris part à ses premiers Jeux paralympiques, elle avait récolté une médaille d’or et deux d’argent à trois compétitions de la Série mondiale de paratriathlon.

Elle confie avoir trouvé agréable de montrer sa médaille chez elle, à Winnipeg, au cours du dernier mois.

« C’est incroyable », dit-elle à propos de sa vie depuis son retour dans la capitale du Manitoba. « Nous avons eu l’occasion de visiter beaucoup d’endroits. C’était très important pour moi. »

« Ce fut une expérience merveilleuse d’aller avec ma médaille au Centre des sciences de la santé, où j’ai été soignée après ma lésion médullaire et de la montrer aux physiothérapeutes qui ont travaillé avec moi là-bas, et c’était agréable d’être entourée de mes amis et de ma famille. »