Les parasnowboardeurs entreprennent leur quête de l’or au Yukon
La saison de la Coupe du monde débute cette semaine
La saison de la Coupe du monde débute cette semaine
MOUNT SIMA, Yukon—Tyler Turner, le premier champion paralympique du Canada en parasnowboard, est assis, les joues roses, devant son ordinateur pour une entrevue Zoom.
À la station de ski du mont Sima, située à 15 minutes de route au sud de Whitehorse, les grandes fenêtres derrière Turner permettent de voir un paysage hivernal féérique, les gens des environs qui s’amusent en dévalant les pentes sur leurs skis et leurs planches et des remonte-pentes qui accueillent des passagers enthousiastes.
« Je viens de préparer les pistes à l’aide d’une dameuse à neige », explique Turner, opérateur agréé des machines d’hiver. « C’est magnifique ici. Cela fait quelques années que nous venons au mont Sima. La neige est abondante et nous sommes bien ici, dans la station de ski. »
Turner et ses coéquipiers de l’équipe nationale sont en plein dans leur préparation pour la saison 2024-2025 de parasnowboard. C’est l’année qui précède les Jeux paralympiques et c’est une saison qui inclut également les championnats du monde, prévus du 4 au 10 mars à Big White, en Colombie-Britannique.
Aux Jeux paralympiques d’hiver de 2022 à Beijing, Turner a écrit une page de l’histoire sportive du Canada en devenant le premier médaillé d’or du pays dans le sport du parasnowboard. Il a pris le premier rang de l’épreuve de snowboard cross et a décroché le bronze en banked slalom.
La saison dernière, il a poursuivi sur sa lancée en remportant le globe de cristal en tant que champion de la Coupe du monde de snowboard cross dans la catégorie LL1 (membres inférieurs) et a défendu avec succès son titre mondial en snowboard cross.
« Il faudra relever beaucoup de défis au cours de la saison à venir », indique Turner qui a essayé, pendant la majeure partie de l’hiver dernier, à s’adapter à de nouvelles prothèses. Il a été blessé dans un accident de parachutisme en 2017, une activité qu’il continue de pratiquer et d’enseigner.
« Je travaille encore avec les prothèses, mais tout va comme sur des roulettes en ce moment. J’aimerais bien gagner encore quelques coupes du monde. Qui sait, le globe de cristal sera peut-être de nouveau mien. Je ne sais pas si je pourrai participer à tous les événements, ça risque donc d’être compliqué. »
L’athlète de 36 ans, originaire de Campbell River, en Colombie-Britannique et qui s’est récemment marié, dit qu’il sera à la porte de départ pour la traditionnelle compétition d’ouverture de la saison de la Coupe du monde, qui aura lieu dans le site intérieur de Landgraaf, aux Pays-Bas, jeudi et vendredi. Deux courses de banked slalom pour les hommes et pour les femmes figurent au programme.
« Nous l’appelons le réfrigérateur », dit Turner à propos de l’installation. « C’est toujours bizarre d’être à l’intérieur, mais je dois y aller, participer à la compétition, obtenir des points et m’assurer que tout va bien. De nombreux nouveaux athlètes participeront à cet événement, alors ce sera aussi l’occasion de savoir qui fait partie des étoiles montantes. »
Cette saison, le circuit de la Coupe du monde compte six étapes, toutes en Europe et toutes se dérouleront avant les mondiaux à Big White.
Se joindront à Turner dans l’équipe nationale, la double paralympienne Sandrine Hamel, de Saint-Sauveur (Québec) et le double paralympien Alex Massie, de Barrie (Ontario).
Le CPC s’est entretenu avec Hamel lors de la récente édition de la Coupe ParaForts à Montréal. Hamel, qui a fait de la boxe dans le cadre de son entraînement, y a maintenant intégré le trampoline pour l’aider à perfectionner ses habiletés sur les pentes.
« J’ai récemment déménagé à Montréal pour m’entraîner au Centre de haute performance (l’Institut national du sport) », raconte l’athlète de 27 ans. « Il y a beaucoup de sauts dans notre sport, alors le trampoline m’aide à travailler mon équilibre et à évaluer ma position dans les airs. »
« J’ai hâte de voir comment tout cela se transposera dans la neige. »
En 2024-2025, il faudra également surveiller les snowboardeurs de la prochaine génération Philippe Nadreau, de Blainville (Québec) et Chase Nicklin, de Port Alberni (Colombie-Britannique).
Greg Picard est l’entraîneur-chef de l’équipe nationale de parasnowboard.