Cosgriffe et Maxwell, deux ados, se réjouissent à l’idée de participer à leurs premiers Jeux paralympiques
Les athlètes novices ont satisfait cette semaine au temps de qualification de norme « A »
TORONTO – Cette semaine, Reid Maxwell domine les essais de natation qui ont lieu au Toronto Pan Am Sports Centre en prévision des Jeux paralympiques.
Le jeune homme de 16 ans qui vient de Saint-Albert (Alberta) a, du haut de ses sveltes 6 pieds 4 pouces, de longs cheveux bouclés, ce qui lui donne l’allure d’un membre d’un groupe de musique rock.
Et c’est une véritable vedette dans la piscine.
Cette semaine, Maxwell a battu les records canadiens au 100 m papillon, au 400 m style libre et au 100 m style libre, catégorie S8. L’épreuve de 400 m style libre est celle pour laquelle il a réalisé un temps inférieur à la norme « A » et ainsi satisfait aux exigences pour faire partie de l’équipe aux Jeux paralympiques de 2024.
Paul Birmingham, de l’Australie, est l’entraîneur-chef du club de natation Edmonton Keyano Swim Club et il entraîne Maxwell au sein de son groupe mixte de personnes ayant et n’ayant pas un handicap.
« Il a un très bel avenir devant lui », affirme Birmingham, qui a été entraîneur-chef aux Jeux olympiques à trois reprises. « Il travaille fort tous les jours, que ce soit en compétition ou à l’entraînement. Il fait partie de notre équipe nationale et travaille aussi fort que les autres. Il se fixe des objectifs et s’il n’en parle pas beaucoup, il est tout de même déterminé à les atteindre. »
Maxwell, né sans le bas de la jambe droite, a déjà commencé à repérer ses adversaires potentiels aux Jeux.
« Il y en a contre qui j’ai déjà fait compétition, mais j’ai aussi un œil sur les autres qui m’apparaissent parmi les meilleurs », indique-t-il. « Je veux avoir une bonne idée des exigences à satisfaire au cours des éliminatoires et de la finale pour rester dans la course. »
Parmi neuf athlètes de paranatation sans expérience aux Jeux paralympiques, Maxwell, Katie Cosgriffe, d’Oakville (Ontario), et Sebastian Massabie, de Surrey (Colombie-Britannique), sont les trois à avoir satisfait à la norme « A » jusqu’à maintenant (jeudi) aux essais.
Cosgriffe, 18 ans, a fait ses débuts l’année dernière aux Championnats du monde à Manchester. Elle s’est qualifiée pour trois finales et a obtenu une impressionnante quatrième place au 100 m papillon et la cinquième position au 100 m dos, catégorie S10.
Elle a également battu des records cette semaine, dont son temps personnel au 100 m papillon, épreuve pour laquelle elle a atteint la norme « A ».
Dans la catégorie S10, Cosgriffe a une adversaire et coéquipière exceptionnelle : Aurélie Rivard, qui a remporté 10 médailles paralympiques et qui détient plusieurs records du monde.
« Je m’inspire beaucoup d’Aurélie », confie Cosgriffe, nommée révélation de l’année en paranatation de 2023 par Natation Canada. « Depuis mes débuts en paranatation, c’est toujours elle qui est en tête et elle réalise les temps que je veux m’efforcer d’atteindre un jour, au cours de ma carrière ».
Les deux concurrentes se sont fait face jeudi au 100 m libre.
« Ça me motive vraiment de nager à ses côtés et j’ai essayé de rester près d’elle pendant les 50 premiers mètres. Ça n’a pas vraiment fonctionné, mais j’ai battu mon record personnel et je ne peux pas vraiment être déçue. »
La première compétition de paranatation de Cosgriffe, en 2022, était une épreuve par équipe au cours de laquelle elle s’est qualifiée pour les Jeux du Canada. Elle a commencé à faire de la paranatation après avoir appris, au début de 2021, qu’elle avait la maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT).
« C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’avais le potentiel pour participer aux Jeux de Paris en 2024 », souligne-t-elle. « À l’époque, il ne restait que deux ans avant les Jeux et on m’a dit que ce n’était pas assez pour me qualifier. Mais je dois attribuer le mérite à Dave Tontini, mon entraîneur. Il croyait sincèrement en moi quand personne d’autre n’y croyait, pas même moi. Il connaît mon potentiel et croit en moi à 110 % ».
Jeudi, Massabie a atteint la norme « A » au 100 m style libre, catégorie S5, et a établi un record national. Cette semaine, il a également battu les records canadiens au 50 m papillon et au 150 m QNI.