Heidi Peters vise une médaille : « Nous avons vraiment hâte »
Le Canada se qualifie pour participer au tournoi féminin de volleyball assis aux Jeux paralympiques de Paris 2024
Rédigé par : Comité international paralympique
Après une septième place aux Jeux de Rio 2016 et avoir ensuite joué pour la médaille de bronze aux Jeux de Tokyo 2020, l’équipe de volleyball assis du Canada et sa joueuse vedette Heidi Peters progressent bien et se préparent en vue de monter sur le podium aux Jeux paralympiques de Paris 2024.
Selon cette attaquante, qui vient de Neerlandia (Alberta), le volleyball assis représente beaucoup plus que la poursuite d’une médaille.
« Depuis toujours, c’est quand je joue au volleyball que je me sens le plus authentique, le plus heureuse et le plus motivée », avoue-t-elle.
« Après avoir dû renoncer à la possibilité de pratiquer mon sport préféré, je sentais un énorme vide à l’intérieur. Puis j’ai découvert le volleyball assis. Cela m’a donné de l’assurance, de l’espoir et une deuxième famille ».
Une famille sur le terrain
Peters jouait au volleyball debout depuis son enfance. Puis quand elle était au secondaire, on lui a diagnostiqué un cancer des os dans la jambe gauche La chimiothérapie n’est pas venue à bout du cancer et on a dû amputer la jambe de l’adolescente sous le genou.
« Je pensais que je ne rejouerais plus jamais au volleyball », confie Peters. Elle a découvert le volleyball assis grâce à sa coéquipière actuelle Jolan Wong, qui faisait alors du bénévolat à l’hôpital pour enfants d’Edmonton où Peters se rétablissait. Le duo a depuis participé ensemble à deux éditions des Jeux paralympiques.
« Le volleyball assis a illuminé ma vie au-delà de mes espérances. Je me suis épanouie et j’ai accompli plus que je n’aurais jamais pu l’imaginer. Je considère mon équipe comme une famille et ces relations m’accompagneront tout au long de ma vie », affirme Peters.
Le plus grand défi pour apprendre le nouveau sport concerne la façon de bouger.
« Se déplacer sur le terrain requiert des compétences totalement nouvelles que j’ai dû apprendre », explique Peters.
Elle s’y est toutefois rapidement adaptée et est devenue membre de l’équipe canadienne de volleyball assis un an après avoir rencontré Wong à l’hôpital.
Le quotidien d’une paralympienne
Huit ans après avoir fait ses débuts paralympiques à Rio 2016, Peters s’entraîne intensément en vue de ses troisièmes Jeux paralympiques. Elle attribue son succès à son « amour pur pour le sport, combiné à un encadrement incroyable ».
Peters, étudiante de premier cycle en sciences politiques, avoue être un peu « oiseau de nuit ». Elle commence habituellement ses journées à 9 h.
« Heureusement, mes cours ont lieu plus tard dans la journée et je n’ai qu’un seul entraînement matinal par semaine », indique-t-elle. Puis elle ajoute que « ça changera au cours de l’été ».
La première chose qu’elle fait après avoir déjeuné est de s’étirer, de faire des exercices de mobilité et des séances de kinésithérapie pendant 30 minutes. Ensuite, elle étudie pendant deux heures avant d’aller à la salle d’entraînement pour une durée de 60 à 90 minutes.
Elle revient chez elle pour le dîner, puis elle poursuit ses études avant d’aller s’entraîner avec son équipe volleyball assis pendant deux heures.
Elle rentre ensuite chez elle pour souper et termine souvent la journée devant une bonne émission de télévision avant d’aller se coucher.
Sa journée d’entraînement est semblable en été quand elle n’a pas d’école, mais au lieu de ses études, elle s’occupe de générer du contenu pour les comptes de médias sociaux de son équipe et ses comptes personnels ainsi que de préparer son nouveau balado.
Peters a obtenu un diplôme en technologie de la photographie du Northern Alberta Institute of Technology et un diplôme en gestion du tourisme de l’Université Macewan, deux matières qu’elle aime beaucoup et qu’elle n’hésite pas à concilier. Elle a travaillé comme agente de voyage et adore aider les gens à organiser leur voyage. Mais quand elle participe à un camp d’entraînement, elle se concentre sur le volleyball.
« Au cours d’un camp d’entraînement ou d’une période d’entraînement intensif, mon emploi du temps sera le même que celui mentionné précédemment, mais avec deux séances d’entraînement, le matin et le soir, en plus d’une séance d’entraînement plus courte en après-midi ou très tôt le matin, d’une durée de 30 à 40 minutes environ », explique Peters.
Entraînement en vue des Jeux de Paris 2024
Son principal objectif cette année est de s’améliorer par rapport aux Jeux de Tokyo 2020, au cours desquels le Canada a perdu le match pour la médaille de bronze contre le Brésil (3-1).
« Par conséquent, mon objectif est de remporter une médaille aux Jeux paralympiques de Paris 2024 », précise Peters. « Avec mes coéquipières, j’espère montrer à tout le monde à quel point nous nous sommes améliorées. Nous savons que nous progressons chaque fois que nous participons à une compétition, et nous avons hâte de tout mettre en pratique et de le montrer au monde entier sur la plus grande scène qui soit. »
Pour y parvenir, Peters souligne que son équipe doit « se concentrer sur le moment présent au cours des prochains mois ». En plus de sa routine matinale de mobilité, elle fait des exercices d’endurance trois jours par semaine, dont un sur le terrain et deux ailleurs, ainsi que des exercices de musculation trois jours par semaine.
« On doit faire confiance au processus et se concentrer sur le moment présent sans oublier l’objectif à atteindre », poursuit-elle.
« Ça signifie qu’il faut dès maintenant se concentrer sur l’entraînement, viser une progression individuelle pour atteindre les objectifs de l’équipe et rester solidaire. Je dois donc faire preuve de rigueur dans tout ce que je fais et penser aux Jeux de Paris avant de décider quoi que ce soit pour les mois à venir. »
Sur un plan individuel, Peters s’efforce d’augmenter la vitesse et la précision de son service.
« Pour m’améliorer, j’utilise un pistolet radar qui évalue la vitesse quand je fais un service contre différents types de blocs et je l’évalue à différents moments de l’entraînement et des exercices afin de m’exercer à servir sous pression », dit-elle.
Elle s’entraîne également en vue d’améliorer son efficacité offensive. « Pour m’entraîner, je fais des frappes d’attaque contre différents types de blocs à partir de toutes les positions, je collabore étroitement avec mes passeuses pour améliorer notre précision et je fais des exercices complexes pour lesquels je dois marquer des points pour réussir », précise-t-elle.
« En entraînement, on ne peut jamais vraiment simuler la pression, l’atmosphère ou la sensation d’un match paralympique, mais on peut s’exercer à bien jouer dans des conditions désagréables, et c’est ce que je fais. »
En plus de Peters, trois coéquipières et trois membres du personnel entraîneur d’Équipe Canada résident à Edmonton. Ce groupe s’entraîne avec elle trois à cinq jours par semaine.
« Nous n’avons pas de clubs, nous n’avons que des équipes régionales et nationales qui s’entraînent. J’ai la chance de pouvoir m’entraîner au niveau régional avec le personnel entraîneur de mon équipe nationale », déclare Peters.
Pour se détendre, elle aime cuisiner, faire du jardinage ou de la photographie ainsi que passer du temps avec ses proches ou sa famille.
« Mon entourage comprend surtout mes quelques amitiés les plus précieuses et mon équipe. Un cercle d’entraide compte énormément, tout comme l’équilibre entre la vie personnelle, la vie professionnelle et la vie d’athlète », souligne-t-elle.
« Cet équilibre contribue à ma santé mentale et me permet de garder les pieds sur terre et de me sentir bien dans ma peau. Mes parents ne vivent pas dans la même ville que moi, mais sont assez proches pour qu’on se voie souvent. Ils encouragent mes efforts sportifs et ma mère me prépare encore des repas si je le lui demande, quand je suis débordée. »
Il reste moins de 100 jours avant les Jeux paralympiques de Paris 2024 et Peters compte bien aider le Canada à remporter sa première médaille de volleyball assis féminin depuis l’introduction de ce sport aux Jeux paralympiques, il y a de cela 20 ans.
« J’aime ce sport de tout mon cœur », conclut Peters. « C’est cette passion ainsi que mon personnel entraîneur qui croit en mon potentiel illimité qui me motivent à travailler fort, à me discipliner et à donner le meilleur de moi-même. »