Meghan Mahon a le sentiment d’avoir appris des meilleurs
Le mentorat, clé du succès du goalball féminin canadien
Le mentorat, clé du succès du goalball féminin canadien
TORONTO – Meghan Mahon s’est imposée comme l’une des principales joueuses chevronnées de l’équipe féminine de goalball du Canada, qui se prépare pour un tournoi important aux Jeux parapanaméricains qui se dérouleront le mois prochain à Santiago.
Mahon est en lice pour une troisième participation consécutive aux Jeux paralympiques de l’année prochaine : le Canada obtiendrait son billet pour Paris 2024 s’il remportait l’or au Chili.
Le goalball est un sport pour les personnes ayant un handicap de la vision dans lequel les joueuses et les joueurs se lancent le ballon comme si l’on jouait aux quilles, pour le faire entrer dans le filet de l’autre équipe; l’équipe adverse essaie de bloquer le ballon avec le corps. Le ballon de 1,25 kilogramme est équipé de cloches sonores qui aident les joueuses et les joueurs à s’orienter.
Unique aux Jeux paralympiques, le goalball a été ajouté au programme des Jeux en 1976 chez les hommes et en 1984 chez les femmes. Les Canadiennes ont remporté cinq médailles paralympiques, dont des médailles d’or consécutives en 2000 et 2004, et se sont qualifiées pour tous les Jeux, à l’exception de ceux de 1996.
Selon Mahon, l’un des principaux facteurs de la constance de l’équipe est la présence continue d’un leadership solide de la part des joueuses chevronnées.
« Je considère Amy Burk (quatre fois paralympienne) comme mon mentor », indique Mahon, 27 ans, originaire de Timmins (Ontario) et résidente actuelle de Calgary. « Elle est capitaine de longue date de notre équipe et la façon dont elle se comporte est exceptionnelle. J’espère que les jeunes athlètes qui me regarderont voudront aspirer à en faire de même parce qu’elles, ils et iels verront que cela a un impact positif sur l’équipe. »
Mahon se souvient de l’inquiétude qu’elle a ressentie quand elle s’est nouvellement jointe à l’équipe et de la façon dont ses coéquipières l’ont prise sous leur aile.
« J’étais la seule recrue de l’équipe », se souvient-elle. « Elles avaient tellement d’années de soutien à offrir. Je pense à l’une de mes coéquipières, la regrettée Nancy Morin. Elle a participé à ses premiers Jeux l’année de ma naissance et en 2016, nous étions sur le terrain ensemble. »
Les parents de Mme Mahon, née avec une maladie génétique appelée achromatopsie qui touche les cônes et les bâtonnets des yeux, ne l’ont pas empêchée de faire du sport. En fait, bien que sa vision ne soit que de 10 %, elle a affronté des athlètes n’ayant pas de handicap dans des sports comme le hockey.
« En tant que personne née avec un handicap de la vision, c’est le seul monde que je connaisse », dit-elle. « M’adapter tous les jours dans ma vie quotidienne, c’était tout simplement normal pour moi. »
« J’ai commencé à prendre de l’âge et les sports sont devenus plus rapides. Mon entraîneur de hockey m’indiquait depuis le banc dans quel coin la rondelle allait tomber tandis que je revenais en défense ou ailleurs. »
En 2012, Mahon participait au camp sportif d’été de la Ontario Blind Sports Association quand on l’a initiée au goalball. Elle ne s’y est pas trop attardée jusqu’à un an plus tard, quand elle a commencé à l’école W. Ross Macdonald School for the blind pour sa douzième année, et qu’on lui a de nouveau présenté le sport.
Elle a rapidement commencé à jouer au goalball pour Équipe Ontario. Mahon a fréquenté l’école W. Ross pendant une année de plus et y a obtenu son diplôme en 2015.
« Je pense que ce qui m’a vraiment attirée dans le goalball, c’est le fait qu’il s’agissait d’un sport d’équipe », explique Mahon, qui est actuellement travailleuse auprès d’enfants et de jeunes pour l’Institut national canadien pour les aveugles à Calgary. « Jeune, j’ai toujours participé à des sports d’équipe et j’appréciais vraiment la compagnie des autres quand on terminait un match difficile et de savoir que l’on ne le terminait pas seule. »
C’est cette chimie d’équipe qui sera essentielle pour que le Canada remporte l’or à Santiago.