Nate Riech, champion de course à pied, n’a aucunement l’intention de ralentir le pas

Comité paralympique canadien

13 juillet, 2023

Le sport a aidé le médaillé d’or paralympique à pousser ses limites et à acquérir de la confiance

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TORONTO – Dans les années qui ont suivi son accident, le champion paralympique de course de demi-fond Nate Riech n’a pas eu la vie facile. L’homme de 28 ans n’arrive toujours pas à chasser de son esprit le souvenir des taquineries auxquelles il était soumis à l’école et à l’insensibilité de ses compagnonnes et compagnons de classe envers son défi.

« Quand je regarde en arrière, je vois l’enfant de 10 ans qui ne se sentait pas sûr de lui, qui se faisait taquiner toutes les fois qu’il lisait à haute voix parce qu’il bégayait, qui échappait sa boîte à lunch tous les jours parce que son bras droit ne fonctionnait pas », explique Riech lors du Sommet sur le contenu du Comité paralympique canadien qui a eu lieu plus tôt cette année.

L’affection a été causée par un effrayant accident qui a bouleversé le monde de Riech lorsqu’il avait 10 ans. Tandis qu’il jouait au golf avec des amis, Riech a été atteint à l’arrière de la tête par une balle de golf tirée par un joueur d’un autre groupe situé à une distance de 150 verges. Il a reçu le diagnostic d’une lésion cérébrale qui nuit à la fonction du côté droit de son corps.

Le pronostic initial émis par le médecin ne s’annonçait pas prometteur pour la poursuite d’une carrière de sport. De toute évidence, le médecin a omis de vérifier les antécédents familiaux de Riech; il vient de l’une des grandes familles de sportifs en Amérique du Nord. 

Son père, Todd Riech, a participé à l’épreuve de lancer du javelot comme membre de l’équipe américaine aux Jeux olympiques de 1996. Sa mère, Ardin Tucker, était sauteuse à la perche au sein de l’équipe canadienne. Son grand-père, Jim Harrison, a joué pendant huit saisons avec les Maple Leafs, les Blackhawks et les Bruins de la LNH. Et ce n’est qu’un petit échantillon des merveilleux antécédents sportifs de sa famille.

À l’école secondaire et à l’université, il a rivalisé contre des athlètes n’ayant pas de handicaps avant de prendre d’assaut la scène de l’athlétisme en 2018, année pendant laquelle il a inscrit des chronos record aux courses de 800 m et de 1 500 m qu’il a remportées au Grand Prix de Berlin. Il a été invincible depuis dans l’épreuve de 1500 m. En 2019, il a gagné les Championnats du monde et la médaille d’or aux Jeux parapanaméricains, avant d’être couronné champion paralympique à Tokyo en 2021.

Les Championnats du monde qui se déroulent à Paris cette semaine s’annonce plutôt mal pour les adversaires de Riech, car il n’a aucunement l’intention de ralentir le pas. 

« Pour moi, la motivation est chose facile, j’aime tout simplement m’entraîner », avoue-t-il, lui qui détient le record mondial, soit de 3:47.89, établi en 2021 juste avant l’ouverture des Jeux. « J’aime tout simplement pousser mes limites. L’occasion de battre des records n’était pas l’élément qui m’a motivé à pratiquer le sport. Je me suis mis à pratiquer le sport afin de découvrir où se situait ma limite, et je voulais la pousser limite dans la mesure du possible. » 

« C’est ce que je fais encore. Je n’ai pas encore trouvé cette limite… ou j’espère, du moins, que c’est le cas. »

Riech n’attend pas que ses adversaires se rassemblent sur la piste avant de tracer une ligne dans le sable.

« J’aime le jeu mental », affirme-t-il. « C’est vraiment dans la chambre d’appel que cette dynamique prend vie; c’est sûr que j’aime vraiment y jouer des jeux. J’aime saisir tout avantage concurrentiel possible, car la nervosité s’installe lorsqu’il y a un concurrent plus rapide que vous. »

Sa détermination dès un jeune âge à prouver que les médecins avaient tort et le soutien d’une famille qui incarne une identité génétique de « ne jamais lâcher » a permis à Riech de se hisser à la tête du classement de son épreuve choisie.

« Le sport m’a inspiré cette confiance », ajoute-t-il. « À un moment donné, j’ai décidé de parier sur moi-même et, c’est à ce moment-là que, tout d’un coup, j’ai commencé à exceller en course à pied. »