Cahiers du para-athlétisme : Les Essais d’athlétisme
Bianca Borgella, une coureuse ayant une déficience visuelle, fait passer un message sur l’excellence des para-athlètes
MONTRÉAL — Tous les yeux étaient grand ouverts, vendredi soir, lorsque l’athlète ayant une déficience visuelle Bianca Borgella participait à l’épreuve du 100 m féminin aux côtés des athlètes non handicapées aux Essais d’athlétisme Bell.
Pour Borgella, une athlète de 21 ans originaire d’Ottawa, qui remporterait la finale de para-athlétisme quelques minutes plus tard, l’idée était de montrer le niveau d’excellence que peuvent atteindre les para-athlètes.
« Courir dans l’épreuve des athlètes valides, c’est quelque chose que je devais faire », indique Borgella, qui a inscrit un chrono de 11,97 dans la course, soit 0,05 de plus que son record national en para-athlétisme. « Je voulais montrer que les para-athlètes pouvaient concourir côte à côte avec les athlètes valides. Faire les demi-finales, c’était mon objectif. »
Borgella est née avec une amaurose congénitale de Leber, un type rare de trouble oculaire héréditaire qui cause une perte de vision grave à la naissance. Toutefois, une partie de la vision revient et elle finit par se stabiliser à un certain niveau.
Billy Bridges donne une preuve de sa polyvalence
« Billy Bridges est ici ? » C’est un refrain qu’on a plusieurs fois entendu pendant les essais, la semaine dernière. Eh oui, l’un des plus grands joueurs de para-hockey sur glace de l’histoire du Canada, le sextuple paralympien d’hiver Billy Bridges, a récolté des médailles d’or, d’argent et de bronze aux épreuves de lancer durant les essais.
Il en est à sa deuxième année avec l’équipe nationale. En 2023, il a concouru aux Jeux parapanaméricains et a terminé à la quatrième place au lancer de javelot.
La polyvalence de Bridges dans le sport est déjà bien connue. Né avec le spina-bifida, il a également été joueur de basketball en fauteuil roulant classé à l’échelle nationale et il a joué au niveau professionnel en Europe.
Pour ce qui est de l’athlétisme, Bridges, 40 ans, originaire de Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard dit qu’il a été inspiré par sa femme Sami Jo Small, médaillée d’or olympique avec l’équipe canadienne féminine de hockey en 2002. Elle avait également représenté l’Université Stanford en lancer de javelot, de disque et de Marteau à des compétitions de la NCAA.
« C’est quelque chose de spécial d’être à un événement aussi important et de voir tout autour de soi la fierté canadienne s’afficher », a commenté Bridges jeudi soir après sa médaille d’argent au lancer de disque. Il a également récolté l’or au javelot et le bronze au lancer de poids. « Au Canada, l’athlétisme est un sport très prestigieux. C’est formidable de faire partie de quelque chose d’aussi inclusif et de voir les différents handicaps et disciplines. J’adore ça. Je suis aussi très heureux d’en faire partie. »
Katie Pegg : Du lancer de poids au football et du football au lancer de poids
L’équipe canadienne de para-athlétisme à Paris sera vraisemblablement composée de plusieurs nouveaux venus, y compris la lanceuse de poids de 20 ans, Katie Pegg, de Toronto. Elle a réalisé la norme de qualification avec le meilleur résultat de la catégorie F46.
Plus jeune, Pegg, née sans radius à l’avant-bras droit, a pratiqué le lancer de poids avant de laisser tomber cette discipline pour une carrière en football qui a duré huit ans. Elle a été joueuse de ligne défensive, la seule athlète féminine de la ligue, au sein de l’équipe Scarborough Thunder, au secondaire.
Aujourd’hui, l’étudiante en biologie et en sciences judiciaires de l’Université St. Mary à Halifax (elle a joué au football pendant un an avec l’équipe féminine de football Halifax Explosion) est revenue au « lancer » pour démontrer les capacités des personnes ayant un handicap.
« Je n’ai jamais pensé que je le ferais cette année », dit-elle quelques instants après sa victoire. « Je suis revenue au lancer parce que je voulais faire une différence dans mon école, laisser ma marque. »
« C’est tout simplement la personne que je suis, je veux inspirer la prochaine génération pour qu’ils sachent qu’ils peuvent tout réussir du moment qu’ils le veulent vraiment. »
Une autre chance pour Guillaume Ouellet
Un des meilleurs coureurs de demi-fond du Canada, Guillaume Ouellet, un athlète ayant une déficience visuelle originaire de Victoriaville au Québec, dit que c’est peut-être sa dernière chance de faire l’Équipe paralympique canadienne 2024.
Double champion du monde au 5000 m, Ouellet n’a pas encore atteint la norme de qualification dans cette épreuve. Il aura une dernière occasion de le faire plus tard ce mois-ci lors d’une rencontre à Ottawa.
« C’était une très bonne performance pour moi », indique Ouellet, qui a réalisé un chrono de 15 min 27,59 s pour remporter la victoire dans sa catégorie, ce qui constituait la moitié du processus de qualification. « Mais je sais que j’ai tous les outils en main pour y parvenir et j’arrive à mieux performer lorsque la pression est forte. »
Une blessure aux côtes empêche Brent Lakatos de concourir aux essais
Brent Lakatos affirme qu’il sera prêt pour les Jeux paralympiques à la fin du mois d’août malgré une facture aux côtes qui l’a empêché de prendre part aux essais.
Il s’est blessé durant un entraînement en mai et il a dû également manquer les épreuves du Grand Prix en juin. Il a réalisé les temps de qualification l’année dernière avec une médaille d’or au 800 m et une d’argent au 400 m.
Il a reçu une exemption pour cause de blessure, il a donc atteint la norme pour une sixième participation aux Jeux paralympiques en carrière.
14 para-athlètes réalisent la norme de qualification
Un total de 14 para-athlètes ont atteint la norme de qualification en vue d’intégrer l’équipe qui concourra aux Jeux paralympiques cet été :
Charlotte Bolton, Tillsonburg, Ont. — Lancer de disques femmes F41
Bianca Borgella, Ottawa — 100 mètres femmes T13
Anthony Bouchard, Québec — 100 mètres hommes T52
Renee Foessel, Orangeville, Ont. — Lancer de disques femmes F38
Cody Fournie, Toronto — 100 mètres hommes T51
Zach Gingras, Markham, Ont. — 400 mètres hommes T38
Sheriauna Haase, Toronto — 200 mètres femmes T47
Nate Riech, Victoria — 1500 mètres hommes T38
Julia Hanes, Windsor, Ont. — Lancer de poids femmes F33
Katie Pegg, Toronto — Lancer de poids femmes F46
Amanda Rummery, Edmonton — 400 mètres T46
Austin Smeenk, Oakville, Ont. — 100 mètres, 800 mètres hommes T34
Greg Stewart, Kamloops, C.-B. — Lancer de poids hommes F46
Noah Vucsics, Calgary — Saut en hauteur hommes T20
Jesse Zesseu — Lancer de disques hommes F37
La liste définitive des athlètes qui représenteront le Canada en para-athlétisme sera dévoilée d’ici la fin du mois de juillet.
Les Jeux paralympiques de Paris 2024 commenceront par la cérémonie d’ouverture le 28 août et se poursuivront jusqu’au 8 septembre, Radio-Canada, Radio-Canada Sports, CBC et CBC Sports assureront leur couverture.