Samuel Charron revient toujours au sein d’Équipe Canada
Au cours d’une carrière étincelante, représenter le pays reste son plus grand plaisir
SANTIAGO – La superstar du soccer canadien la moins connue est un véritable patriote.
Mais Samuel Charron, d’Ottawa (Ontario), bénéficiera d’un coup de projecteur bien mérité cette semaine aux Jeux parapanaméricains de Santiago 2023, à l’occasion d’un tournoi qui réunit six pays.
À 25 ans seulement, Charron en est déjà à sa 13e saison (oui, il s’est joint à l’équipe à 12 ans) au sein de l’équipe canadienne de soccer (que l’on appelle aussi football à 7) pour personne ayant la paralysie cérébrale (PC). Il est largement considéré comme le plus grand joueur de ce sport. Il l’a prouvé une fois de plus à la Coupe du monde de 2022 quand on l’a nommé joueur le plus utile du tournoi, le Canada ayant égalé le meilleur résultat de son histoire avec une neuvième place.
Malgré son handicap, Charron est aussi un joueur de haut calibre du sport pour personne n’ayant pas de handicap. Il joue actuellement au soccer semi-professionnel en Australie et a été membre de l’équipe de soccer de l’université St Francis Xavier pendant trois saisons. Il a obtenu un diplôme en commerce international en 2020.
« J’ai passé une bonne première saison aux États-Unis et j’ai l’intention d’y retourner pour jouer une saison complète l’année prochaine », affirme-t-il. « J’ai passé les deux derniers mois à domicile à m’entraîner et à me préparer au mieux pour ce tournoi. »
Pendant sa dernière année avec St. FX en 2019-2020, il a participé à 11 des 12 matchs et a aidé l’école à se rendre au tournoi final national USports pour la première fois depuis plusieurs années.
« C’est le fait d’avoir beaucoup voyagé avec l’équipe nationale qui m’a incité à me lancer dans le commerce international », explique-t-il. « J’espère poursuivre sur cette voie un jour, mais pour l’instant, je veux jouer au soccer aussi longtemps que possible. »
Avec une telle demande pour ses compétences à tous les niveaux du sport, Charron est toujours présent lorsqu’il s’agit de revêtir la feuille d’érable canadienne.
« Jouer pour mon pays est ce qui me ramène chaque fois », indique-t-il. « C’est le rêve de la plupart des athlètes du Canada, quel que soit leur sport, d’avoir cette occasion et c’est un honneur d’être sélectionné. Peut-être qu’un jour notre sport fera partie du programme des Jeux paralympiques. »
« J’en rêve. »
Charron a représenté le Canada à cinq Coupes du monde de soccer de la Fédération internationale de paralysie cérébrale et a été nommé joueur le plus utile du tournoi en 2019.
À Salou, en Espagne, à la Coupe du monde de 2022, Charron a mené le Canada avec cinq buts et trois passes décisives en cinq matchs. Il a notamment marqué le but de la victoire de 1-0 contre les Pays-Bas en phase de groupe et a été à l’origine d’une remontée de deux buts en fin de match contre l’Australie en phase éliminatoire.
Charron a participé à 51 matches internationaux et a fait partie de la formation de départ à 50 reprises en date de novembre 2023. Il a marqué 43 buts et on lui a crédité 14 passes décisives. Il a été membre de l’équipe des Jeux parapanaméricains de 2015 qui s’est classée quatrième. Le Canada n’a pas participé au tournoi de soccer des Jeux de Lima 2019.
Il a marqué son premier but international pour le Canada le 8 juin 2012 à Barcelone, au tournoi de football à 7.
Tout au long de sa carrière au sein de l’équipe nationale, Charron n’a eu qu’un seul entraîneur en chef avec Équipe Canada : l’ancien joueur professionnel et membre de l’équipe nationale Drew Ferguson, qui en est maintenant à sa 18e année à la barre de l’équipe nationale. Charron admet qu’il est difficile de trouver les mots pour exprimer l’importance de Ferguson dans sa vie.
« Il a largement contribué à faire de moi l’homme que je suis aujourd’hui », raconte Charron. « J’ai commencé très jeune et j’ai dû mûrir rapidement. Il m’a donné une chance quand j’étais très jeune et cela m’a donné beaucoup de confiance. C’est le genre de personne pour laquelle vous voulez jouer jusqu’à ce que votre corps vous lâche. »
Charron est actuellement capitaine de l’équipe et pour cause.
« En plus d’être un joueur de haut niveau, c’est aussi une personne de haut niveau », affirme Ferguson. « C’est un grand leader qui s’occupe des jeunes joueurs, mais aussi des plus anciens. Il est important à la fois sur le terrain et ailleurs. »
L’équipe qui participe aux Jeux parapanaméricains de cette année est un mélange de nouveaux joueurs et de joueurs de longue date. Isaiah Smeaton-Katzenberg, une recrue de 16 ans, dit qu’il reçoit de précieux conseils de Charron quant à être adolescent au sein d’une équipe nationale.
« Sam est celui que j’admire le plus », dit-il. « On le voit partout. Quand on pense au parasoccer, c’est lui qui vient à l’esprit. C’est le plus grand joueur, il est donc difficile de ne pas l’admirer. »
Après une telle performance aux Championnats du monde – également la quatrième meilleure parmi les pays des Amériques –, Charron n’aimerait rien de plus que de mener ce groupe à une première médaille depuis 2007 aux Jeux parapanaméricains.
« Nous sommes prêts », affirme Charron. « Même si nous ne nous entraînons pas ensemble autant que nous le voudrions, le point commun de notre équipe, c’est l’amour de jouer pour le Canada. Et le fait de participer à de grands Jeux comme ça, aux côtés de tous les autres sports, devrait nous donner une bonne dose d’adrénaline. »
Et avec le plus grand joueur du monde à la tête de l’équipe, on peut se permettre d’y croire.