Coup d’œil sur le para-athlétisme à Paris 2024 : Des nouveaux venus impatients de concourir
Plus de la moitié de l’équipe fera ses débuts à Paris
Lorsque Amanda Rummery a manqué de peu la qualification pour l’équipe des Jeux paralympiques de 2020, elle ne s’est pas apitoyée sur son sort. De toutes les façons, il ne restait que trois ans avant les prochains Jeux à Paris.
Aujourd’hui, l’athlète de 27 ans, originaire de Sherwood Park en Alberta, figure au deuxième rang du classement mondial dans son épreuve de prédilection, le 400 mètres féminin T47. Elle a inscrit un record canadien avec un temps de 57,99 au mois de mai à une rencontre qui a eu lieu en Californie, soit un peu plus d’une demi-seconde de plus que le chrono de 57,35 enregistrés par sa rivale, la Brésilienne Fernanda Yara Da Silva.
« Manquer Tokyo a vraiment été un facteur de motivation pour moi », affirme Rummery, qui a perdu la majeure partie de son bras gauche lors d’un accident de VTT en 2015. « J’ai discuté avec mon entraîneur et nous sommes arrivés à la conclusion que j’étais encore très nouvelle dans le parasport et l’athlétisme. Les Jeux devaient se tenir dans trois ans, et j’ai pensé que j’avais encore le temps de me renforcer et de combler l’écart. »
Rummery est l’une des 11 membres sur 20 de l’équipe de para-athlétisme qui feront leur entrée sur la scène paralympique à Paris. Parmi ces 11 para-athlètes, trois ont déjà gagné des médailles aux championnats du monde (Bianca Borgella d’Ottawa, Cody Fournie de Toronto et Noah Vucsics de Calgary).
Comme Rummery, l’histoire de Fournie est marquée par la persévérance. Il a été pendant longtemps membre de l’équipe nationale de rugby en fauteuil roulant, mais il n’a pas réussi à faire l’équipe des Jeux en 2020. Sa décision de passer à la course en fauteuil roulant n’est qu’une illustration de ses talents sportifs.
Au mois de mai, aux championnats du monde qui se sont tenus à Kobe, au Japon, Fournie a décroché la médaille d’argent au 100 mètres T51 en 20,11 et il est actuellement classé troisième au monde à l’aube des Jeux de Paris, derrière le Belge Roger Habsch (19,13) et l’Algérien Mohamed Berrahal (19,95).
« J’ai vraiment travaillé fort pour obtenir ce billet pour Paris, après une transition en douceur du rugby en fauteuil roulant », explique Fournie, 35 ans, qui a reçu un diagnostic de quadriplégie après un accident à l’âge de 11 ans. « J’ai essayé d’améliorer tout ce que je pouvais sur la piste cette saison, alors je suis reconnaissant d’avoir réussi. »
Borgella, qui a une déficience visuelle, a été double médaillée des mondiaux de 2023 où elle a remporté l’argent au 200 mètres T13 et le bronze au 100 mètres. Détentrice du record canadien, elle est classée deuxième au monde au 100 mètres avec son temps de 11,92 derrière Orla Comerford, d’Irlande dont le temps est de 11,90. La Canadienne de 21 ans figure également au numéro deux du classement mondial au 200 mètres avec un temps de 25,21 derrière Rayane Soares Da Silva, du Brésil, dont la marque est de 24,89.
« Je suis à la fois choquée et pas choquée d’aller aux Jeux », indique Borgella, 21 ans. « Mon objectif cette année était de passer sous la barre des 12 secondes et je savais que si je le faisais, ma place serait assurée. »
« C’est un peu fou et j’ai vraiment hâte. »
Les nouveaux spécialistes de la vitesse du Canada auront comme coéquipiers certaines des plus grandes vedettes du sport, comme le 11 fois médaillé paralympique en athlétisme en fauteuil roulant, Brent Lakatos, de Dorval au Québec.
Austin Smeenk, d’Oakville, Ontario, se présentera aux épreuves de 400 mètres et de 800 mètres T34 en fauteuil roulant alors qu’il occupe le numéro un au classement mondial. Le champion paralympique en titre et détenteur du record du monde au 1500 mètres T38 Nate Riech est également le numéro un du classement mondial.
Smeenk, 27 ans, prendra part à ses troisièmes Jeux et est prêt à gagner sa première médaille.
« Cette saison, une bonne partie de mon plan consistait à me rendre en Europe pour évaluer l’entraînement et ça a plutôt bien fonctionné », explique Smeenk, qui a établi des records du monde au 400 mètres et au 800 mètres au Grand Prix de Paris au mois de juin. « Ce n’est pas une seule chose qui a fait une différence cette saison, mais c’est la combinaison de plusieurs choses qui m’a permis d’améliorer mon temps. »
Le Canada a d’excellents lanceurs également
Dans les épreuves de lancer, Greg Stewart, de Kamloops en Colombie-Britannique, espère défendre avec succès son titre paralympique au lancer de poids masculin F46, mais ce ne sera pas facile. L’athlète de sept pieds deux pouces est actuellement classé au numéro deux au monde avec un lancer de 16,14 mètres derrière l’Indien Sachin Sarjerao Khilari, qui a réalisé un lancer de 16,33 mètres. Les deux concurrents derrière Stewart ont également dépassé les 16 mètres.
« Il y a des jeunes qui grimpent au classement », explique Stewart, qui est né sans la partie inférieure de son bras gauche. « Cette épreuve est devenue vraiment sérieuse, et aujourd’hui, il y a 5 ou 6 gars qui peuvent faire des lancers de plus de 16 mètres. »
Stewart, 38 ans, a remporté le titre paralympique en 2021 avec un lancer de 16,75 mètres qui est à ce jour le record canadien, à seulement 0,5 mètre de la marque mondiale.
Chez les femmes, Renee Foessel, de London, Ontario et Charlotte Bolton, de Tillsonburg, Ontario font toutes les deux partie du top cinq des lanceuses.
Dans les épreuves de saut, le Canada est mené par la recrue paralympique Noah Vucsics, de Calgary, au saut en longueur masculin F20. Il a gagné la médaille d’argent aux championnats du monde l’année dernière et est classé troisième au monde avec un saut de 7,25 mètres après avoir réussi un saut de 7,35 mètres aux mondiaux. Le numéro un est un athlète russe, qui ne sera pas aux Jeux, tandis que le numéro deux est Abduk Latif Romly, de la Malaisie, qui a enregistré un saut de 7,30.
« Représenter le Canada est le plus grand honneur qu’un athlète pourrait espérer », déclare Vucsics. « Lorsque je compétitionne pour le Canada, je ne le fais pas seulement pour moi, mais pour tous ceux qui me soutiennent, et bien sûr pour le pays tout entier. »
« Paris va être exaltant, surtout avec le retour des fans dans les estrades, ce sera beaucoup plus spécial. »
Pour plus d’information, visitez notre carrefour Paris 2024.