Nathan Clement remporte la médaille d’argent en paracyclisme
Deux autres top 5 pour le Canada à l’occasion des courses sur route
PARIS – Nathan Clement a fini par accepter qu’il n’y aura rien d’élégant sur son parcours de paracyclisme. Mais aujourd’hui, il peut enfiler sa médaille d’argent paralympique autour du cou pour se rappeler que tout cela en valait la peine.
Clement, de West Vancouver (Colombie-Britannique), a poursuivi mercredi son ascension fulgurante dans le sport en se classant deuxième à l’épreuve masculine individuelle de contre-la-montre T1-2, tandis que commençaient les épreuves de paracyclisme sur route. Aux épreuves T, la plupart des athlètes comme Clement vivent avec la paralysie cérébrale et concourent sur des vélos à trois roues pour compenser leurs problèmes d’équilibre.
« C’est l’un des moments qui résume mon parcours et ma carrière sportive », a déclaré Clément, 29 ans, champion du monde en titre de l’épreuve. « Ce ne sera jamais élégant. Ce sera moche et il faudra vraiment que je travaille fort pour me rendre là où je veux aller. »
Le Chinois Jianxin Chen a remporté la course de 14,6 kilomètres à Clichy-Sous-Bois, en banlieue parisienne, en 21 minutes 35,78 secondes. Chen a défendu avec succès son titre des Jeux après que Clement l’a battu aux Championnats du monde de l’année dernière.
Clement était à 38 secondes derrière lui à mi-parcours et a réalisé un temps de 22:53.36 à l’arrivée. Le Belge Tim Celen a pris la troisième place en 23:27.64.
« J’ai dépassé ma zone de confort, aujourd’hui », a indiqué Clement qui a été victime d’une attaque cérébrale à l’âge de deux ans, qui lui a fait perdre la mobilité d’un côté du corps. « J’ai eu beaucoup de spasticité dans le bras. Je me suis vraiment battu et je me suis concentré à contrôler mon côté gauche. Quand il s’y met, les choses peuvent devenir très difficiles. »
Il s’agissait de la deuxième participation de Clement aux Jeux paralympiques. En 2016, il faisait partie de l’équipe de paranatation et s’est classé septième à la finale de 50 m papillon.
Il a pris sa retraite de la paranatation en 2018. En 2020, il a effectué une randonnée de 1 000 km à vélo en Colombie-Britannique, ce qui a ravivé sa passion pour la compétition. C’est ainsi qu’a commencé son périple de paracyclisme.
En 2022, il s’est taillé une place au sein de l’équipe nationale et a remporté les médailles d’argent à l’épreuve de contre-la-montre et de la course sur route à ses débuts internationaux sur le circuit de la Coupe du monde. Le même mois, il a répété l’exploit aux Championnats du monde de paracyclisme sur route de 2022.
« Gagner une médaille paralympique, c’est le fruit d’une vie de travail », a-t-il dit. « J’ai la chance de pouvoir compter sur les différentes communautés qui m’appuient. Des magasins de vélos à la maison aux entraîneurs et au personnel de soutien de l’équipe nationale en passant par les gens qui me saluent dans la rue lorsque je m’entraîne. »
Autres résultats canadiens à l’épreuve de contre-la-montre de mercredi : Keely Shaw, de Midale (Saskatchewan), a terminé cinquième à l’épreuve féminine C4; Alexandre Hayward, de Quispamsis (Nouveau-Brunswick), a aussi terminé cinquième à l’épreuve masculine C3; Mel Pemble, de Victoria (Colombie-Britannique), a fini 14e à l’épreuve féminine C3; et Charles Moreau, de Victoriaville (Québec), s’est classé quatrième.
Hayward et Shaw ont tous les deux remporté des médailles de bronze la semaine dernière en paracyclisme sur piste.
Pemble, une spécialiste de la piste qui s’est classée quatrième à l’épreuve féminine de sprint de 500 m et a établi un record du monde dans sa catégorie C3, est désireuse de s’investir davantage dans la course sur route jusqu’en 2028.
« Je ne pense pas que je m’y plairai un jour », a-t-elle déclaré. « Mais comme je n’ai qu’une seule épreuve sur la piste aux Jeux, je me suis dit que c’était peut-être un défi à relever. C’est une chose à laquelle il faut penser, mais au final, j’aime être sprinteuse sur la piste. »
Les courses sur route ont lieu de jeudi à samedi.