Innover pour l’inclusivité : Selon Zak Madell, un monde plus accessible est un monde plus équitable
Le 3 décembre est la journée internationale des personnes handicapées
Le 3 décembre est la journée internationale des personnes handicapées
Okotoks, Alberta : En 2019, Zak Madell, le marqueur étoile de l’équipe canadienne de rugby en fauteuil roulant, a reçu son diplôme en techniques d’architecture du Southern Alberta Institute of Technology.
Il s’agit du premier chapitre d’une carrière qui s’orientée sur l’amélioration de l’accessibilité pour les personnes vivant avec un handicap.
« L’architecture m’a toujours passionné », affirme Madell, 28 ans, qui a perdu ses doigts et ses jambes en raison d’une infection staphylococcique à l’âge de 10 ans. « Ça remonte jusqu’à mon enfance, quand je jouais avec mes Lego ; je cherchais toujours à créer des choses. »
« J’ai hâte de travailler dans l’industrie et de mettre à profit mes expériences personnelles pour améliorer l’accessibilité. Je veux réduire certains des obstacles quotidiens auxquels sont confrontés les personnes vivant avec un handicap afin que nous puissions tous vivre sans barrières. »
« C’est un peu pour ça que j’ai choisi cette carrière. »
Membre de l’équipe nationale depuis les dix dernières années, le triple Paralympien en a vu de toutes les couleurs en termes de défis d’accessibilité. Il est heureux de rapporter que le Canada se distingue lorsqu’il est question de reconnaître les besoins des personnes vivant avec un handicap.
« Je crois que le Canada est l’un des leaders mondiaux à cet effet », dit-il. « Étant une personne qui a beaucoup voyagé, je comprends que certaines choses ont été bâties il y a des siècles et que l’accessibilité n’était pas une considération à ce moment-là. »
« Au Canada, nos codes du bâtiment ont assuré qu’à compter d’une certaine date, les bâtisses sont devenues plus accessibles. Ça réduit plusieurs de ces obstacles. »
Cette année, le thème de la Journée internationale des personnes handicapées est le rôle de l’innovation pour créer un monde plus accessible, inclusif et équitable.
« C’est formidable de voir les progrès technologiques et dans les prothèses », déclare-t-il. « Ils apportent une meilleure qualité de vie, peu importe s’il s’agit de besoins mécaniques ou de besoins plus spécialisés en matière de prothèses ; les personnes sont capables de se déplacer de façon plus indépendante. »
« C’est vraiment génial. »
Le futur architecte croit que la clé repose dans la planification.
« Il y a de nouvelles façons épatantes d’améliorer l’accessibilité », note Madell. « La clé est d’y penser à l’étape de la conception, dès le départ, afin de ne pas se réveiller plus tard pour réaliser qu’elle manque à l’appel. Si tel est le cas, l’accessibilité exige un réaménagement qui pourrait affecter le design original. »
En tant qu’athlète, Madell constate des innovations d’accessibilité dans plusieurs domaines, dont les centres sportifs et les arénas, jusqu’au fauteuil roulant qu’il utilise dans son sport.
« L’innovation et l’adaptation de nos fauteuils les rendent plus faciles à utiliser », partage-t-il. « Ils sont plus sécuritaires, conçus pour la performance et équipés de dispositifs de sécurité qui aident à prévenir les blessures à la tête et les commotions cérébrales lorsque nous basculons. »
Mais tout n’est pas rose lorsqu’on vit avec un handicap, particulièrement lorsqu’on doit compter sur l’aide des autres. Madell aimerait que les personnes qui travaillent avec l’équipement adapté soient mieux formées et plus empathiques envers l’équipement qu’ils manipulent.
« J’entends tellement d’histoires d’horreur au sujet de chaises endommagées », se désole-t-il. « Les dommages à un fauteuil roulant ou à un fauteuil motorisé peuvent chambouler la vie d’une personne pendant plusieurs mois. J’avais un fauteuil de rugby qui a été brisé en février et qui a seulement été remplacé en octobre. »
« Il faut vraiment que l’on devienne plus conscient de ça. »
À l’aube de la Journée internationale des personnes handicapées samedi, Madell déclare que les thèmes de la journée sont universels.
« Cette journée est un effort de groupe où tout le monde se rassemble pour prouver l’importance de l’accessibilité », dit-il. « Ce n’est pas seulement pour les personnes qui vivent avec un handicap, c’est aussi pour celles qui utilisent une marchette ou poussent une poussette. »
« Vous n’avez pas besoin d’être une personne handicapée. Le monde est simplement meilleur quand tout le monde est sur un même pied d’égalité. »