Tarek Dahab, recrue de l’équipe nationale de paracyclisme, une preuve de courage
Autrefois policier, il participe aux Championnats du monde
GLASGOW, Écosse – Samedi, le paracycliste Tarek Dahab, de Beloeil (Québec), a fait preuve du courage qui le caractérise au vélodrome Sir Chris Hoy quand il a terminé 13e à la course masculine au départ général « scratch » C2, à l’occasion des Championnats du monde de paracyclisme sur piste UCI.
Cette année, les Championnats du monde englobent toutes les disciplines du cyclisme pour les athlètes n’ayant pas de handicap et les para-athlètes, à l’occasion d’un événement baptisé « Super Mondiaux ». Parmi l’équipe canadienne composée de 130 membres, 16 sont des paracyclistes.
Dahab ne s’adonne au cyclisme sur piste que depuis six mois.
« Il n’y a pas de meilleure façon d’apprendre à nager que de se lancer dans l’océan », affirme Dahab, qui en est à sa première saison avec l’équipe nationale. « Je suis satisfait de ma performance globale, mais j’ai besoin de faire des mises au point pour bien suivre les autres gars. »
Dahab, qui a fêté ses 50 ans le mois dernier, a également montré qu’il a tiré de nombreuses leçons pour la prochaine fois.
« J’avais tellement de vitesse sur la ligne de fond que je ne pouvais pas ralentir aussi vite, mais les personnes qui étaient en tête m’ont dépassé avec beaucoup plus de vitesse et j’ai donc eu beaucoup de retard à rattraper. »
Le Français Florian Chapeau a remporté la médaille d’or, l’Espagnol Maurice Far Eckhard Tio a terminé deuxième et le Français Alexandre Leaute, troisième.
La course a connu des moments pénibles.
« Il y a eu des moments intenses, j’ai eu un peu la frousse », dit M. Dahab. « Mais ces gens ont déjà participé à des courses, je suis débutant, alors je leur ai fait confiance pour qu’ils m’évitent et c’est ce qui s’est passé. »
C’est en 2017 que Dahad a subi des blessures qui ont changé sa vie. Il a été renversé par une voiture tandis qu’il circulait sur la piste cyclable.
« Je terminais mon parcours, j’étais à environ un kilomètre de chez moi. J’ai été traîné sous la voiture, mais heureusement, ça ne m’a pas facturé les jambes. En fin de compte, je suis heureux qu’il ne s’agissait que de moi et non pas des enfants qui se trouvaient derrière moi. »
Mais quand même, il a eu plusieurs blessures et la période de convalescence a été très longue. Dahad a subi huit interventions chirurgicales au cou et pour ses vertèbres cassées. Il en est ressorti capable de marcher par ses propres moyens.
« Il a fallu attendre quatre ans pour que je puisse recommencer à faire du vélo », explique-t-il. « Après beaucoup d’efforts, de confiance et de physiothérapie, je suis ici aujourd’hui pour participer aux Championnats du monde. »
Il n’a pas été facile de recommencer un sport dans lequel il s’est fait blesser. Et en raison de ses blessures, il a également été contraint de prendre une retraite anticipée de son poste d’officier de police.
« On a eu de la difficulté à me convaincre, parce que je ne connaissais rien au paracyclisme », pousuit-il. « Un de mes collègues m’en a parlé et, petit à petit, j’ai fait la connaissance de l’entraîneur Sébastien Travers. J’ai commencé dans la classification C4 et après ma première évaluation, on m’a reclassé en C2 (une classe de blessures plus graves que la C4).
Dahab a gardé une attitude optimiste tout au long de cette épreuve.
« Je vois cela comme une belle prise de conscience; je peux faire partie de l’équipe nationale de paracyclisme du Canada. »
« Comme pour toute chose, il faut voir le positif. »