Aurélie Rivard surmonte ses démons et gagne la médaille d’or à l’épreuve féminine de 400 mètres style libre
Tess Routliffe remporte le bronze tandis que la récolte de médailles des paranageuses et paranageurs du Canada se chiffre à 10
Tess Routliffe remporte le bronze tandis que la récolte de médailles des paranageuses et paranageurs du Canada se chiffre à 10
PARIS – Jeudi soir, aux Jeux paralympiques de 2024, Aurélie Rivard a mis de côté un incident sombre du passé et a montré pourquoi elle est l’une des plus grandes para-athlètes de tous les temps quand elle a réalisé une performance en or à l’épreuve féminine de 400 mètres style libre S10.
Pour Rivard, le 400 mètres style libre est la course la plus importante de son répertoire. Elle détient le record du monde de l’épreuve; la première médaille qu’elle a remportée aux Jeux, en 2012 à l’âge de 16 ans, était une médaille d’argent à la même épreuve. C’est ce qui a lancé sa carrière de supervedette, elle qui compte aujourd’hui 13 médailles aux Jeux paralympiques et 19 autres en Championnats du monde.
Elle a désormais gagné le 400 mètres style libre à l’occasion de trois Jeux consécutifs.
« C’est la course qui me définit. »
Rivard a réalisé un temps de 4:29,20 pour remporter la victoire. Alexandra Truwit, des États-Unis, a terminé deuxième en 4:31,39 et Bianka Pap, de la Hongrie, double championne du monde en titre, troisième en 4:36,63.
Mais la course de jeudi a servi à bien plus que d’étoffer son impressionnant palmarès. Il s’agissait pour elle de chasser ses démons et de reconquérir son statut de meilleure nageuse au monde dans cette épreuve.
« Le 400 est la course qui m’a fait le plus souffrir au cours des dernières années, à la fois physiquement et mentalement », a déclaré l’athlète de 28 ans de St-Jean-sur Richelieu (Québec). « J’ai littéralement dû réapprendre à nager et à monter sur les blocs sans avoir peur de mourir en plein milieu de la course. »
La nervosité de Rivard au 400 m découle de sa performance aux Championnats du monde de 2022 à Madère, au Portugal. À cette finale du 400, Rivard s’est arrêtée de manière surprenante en fin de course. Elle n’avait plus d’énergie. Aux Championnats du monde de l’année dernière, elle s’est qualifiée pour les épreuves préliminaires mais s’est retirée de la finale du 400 par crainte d’une répétition de l’épreuve de Madère.
Ces incidents n’ont pas plu à Rivard et ont constitué le plus grand défi qu’elle a dû relever à Paris.
Jeudi, Rivard est arrivée sur le bord de la piscine comme si l’Aréna Paris La Défense lui appartenait. Elle a commencé fort en réalisant le premier temps de la première longueur de 50 mètres. Puis, c’est à ce moment-là que l’on a commencé à se ronger les ongles. Elle est passée en deuxième place et à la marque de 200 mètres, elle était troisième.
Mais cette fois, au lieu de s’éteindre, Rivard est passée à la vitesse supérieure et, au moment où elle a touché le mur, elle avait une longueur d’avance sur Truwit. Lorsqu’elle s’est rendu compte de sa victoire, Rivard, habituellement réservée, a frappé l’eau de son poing.
Les démons étaient disparus.
« Je savais que ma force résidait dans la deuxième partie de la course, et c’est là que j’ai gardé ma concentration et que j’ai donné le meilleur de moi-même », a-t-elle expliqué. « Ça s’est bien passé. »
Il s’agit de la troisième médaille de Rivard et de sa première médaille d’or à Paris 2024. Elle compte désormais une série complète de médailles pour les deuxièmes Jeux consécutifs. Elle a remporté l’argent dimanche à l’épreuve de 100 style libre et le bronze jeudi dernier à celle de 50 m style libre. Elle est la première nageuse canadienne depuis Stephanie Dixon, en 2008, à remporter l’or en paranatation à trois Jeux consécutifs.
« Ce sera l’une de mes médailles les plus spéciales », a conclu Rivard. « Je sais à quel point je me suis battue pour l’obtenir. Est-elle plus spéciale que la première? Je ne le sais pas, mais il est certain qu’elle fera partie de mes meilleures. »
Une demi-heure avant la finale de Rivard, Tess Routliffe, de Caledon (Ontario), a remporté le bronze à l’épreuve féminine de 100 m brasse SB7.
Mariia Pavlova, de l’équipe paralympique neutre, a battu le record du monde avec un chrono de 1:26.09. La Britannique Iona Winnfrith a terminé deuxième en 1:29.69 et Routliffe a suivi en 1:31.58. Il s’agit de la deuxième médaille des Jeux pour Routliffe, après la médaille d’argent qu’elle a gagnée en début semaine à l’épreuve de 200 m quatre nages.
« Je suis venue ici pour concourir et c’est exactement ce que j’ai fait », a indiqué Routliffe. « J’ai eu l’impression d’être plus agressive en finale. J’ai essayé de rester avec les meneuses, mais elles étaient très fortes. »
Les paranageuses et paranageurs du Canada ont remporté 10 médailles à Paris (trois d’or, quatre d’argent, trois de bronze). C’est plus que ce qu’a remporté le Canada il y a trois ans aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020 (trois d’or, trois d’argent, deux de bronze).
Toujours jeudi, Mary Jibb, de Bracebridge (Ontario), s’est classée septième à l’épreuve féminine individuelle de 200 mètres quatre nages SM9.