Austin Smeenk couronné champion au 800 m T34 aux Jeux paralympiques
« Je voulais vraiment sonner cette cloche »
PARIS – En tant que détenteur du record du monde, Austin Smeenk avait une cible dans le dos et il a veillé à ce que ses adversaires ne voient que cela samedi matin, quand il a gagné la médaille d’or à l’épreuve masculine du 800 m T34 à la course en fauteuil roulant aux Jeux paralympiques de Paris 2024.
À ses troisièmes Jeux paralympiques, il s’agit de la première médaille d’or en carrière pour Smeenk et de sa deuxième médaille à ces Jeux. Il a fini en troisième place plus tôt cette semaine à l’épreuve du 100 m.
« Nous avions environ cinq plans pour me permettre de finir en tête du peloton », a expliqué Smeenk, d’Oakville (Ont.), mais qui s’entraîne maintenant à Victoria. « Le Plan A était de prendre les devants et de ne jamais perdre la position de tête. J’en ai eu l’occasion et je n’ai jamais abandonné. »
Smeenk, 27 ans, a terminé avec un chrono de 1 min 39,27 s pour emporter la victoire devant le Thaïlandais Chaiwat Rattana, deuxième avec un chrono de 1 min 39,48 s, et l’Australien Rheed McCracken, troisième avec 1 min 40,13 s.
Il y avait une foule immense au Stade de France pour la séance du matin, et la plupart des 80 000 sièges étaient occupés. Le bruit extérieur ne dérange pas Smeenk.
« J’étais déconnecté, je n’avais pas parlé aux membres de ma famille parce que la compétition aux Jeux paralympiques exige toute mon attention », a ajouté Smeenk. « Tout de suite après la fin de la course, la foule était électrique. »
« Je sais que nos épreuves ont été populaires et je veux remercier les partisans de Paris d’avoir rendu cette expérience extraordinaire pour nous. »
Le jeune Canadien expérimenté connaît la meilleure saison de sa carrière en 2024. En juin, lors d’un Grand Prix à Paris, Smeenk a battu le record du monde du 400 m T34 en 48,06 s et celui du 800 m en 1 min 35,59 s.
Smeenk est un athlète qui a dû travailler fort pour monter sur le podium aux Jeux paralympiques. Il n’avait pas gagné de médaille en 2016 ni en 2020 et a remporté ses premières médailles aux championnats du monde de l’an dernier (l’argent au 100 m et le bronze au 400 m).
« Tout le monde qui a gagné sait comment perdre », a-t-il déclaré. « Il faut beaucoup de résilience et de détermination pour persévérer. C’est un sentiment incroyable d’être maintenant de l’autre côté. »
Smeenk aime tenir un journal de son parcours dans le parasport. Il prend note non seulement de ses performances, mais aussi de ses stratégies.
Il ajoute qu’il n’y aura pas de pensées spéciales pour le 7 septembre 2024.
« C’est fait. Au suivant. » C’est ce que Smeenk compte écrire. « Je ne vais pas m’en faire trop avec cela. Je vais profiter des célébrations et savourer chaque grain de satisfaction que j’ai méritée. Mais je veux aussi rester humble et ne pas montrer trop de fierté. »
« Il reste encore beaucoup à accomplir et d’autres obstacles le long du chemin. »
Toutefois, même si l’entrée dans son journal sera limitée, il se souviendra toujours de sa première médaille d’or paralympique.
« J’ai rêvé de sonner cette cloche depuis que la première compétition d’athlétisme a commencé aux Jeux olympiques », a-t-il précisé. « Et j’étais impatient de voir une personne utilisant des lames de course ou un fauteuil roulant se rendre pour la sonner. »
« Quand j’en ai eu l’occasion, j’étais gonflé à bloc. »
Grâce à la victoire de Smeenk, le Canada égalise son compte de médailles de Tokyo 2020 au para-athlétisme soit huit, avec cinq médailles d’or et trois de bronze.
Le champion du monde Nathan Reich, de Victoria, est de loin le favori pour monter sur le podium de l’épreuve masculine du 1500 m T38 samedi soir et Noah Vucsics, de Calgary, a d’excellentes chances à l’épreuve masculine du saut en longueur T20.