Coup d’œil sur la paranatation à Paris 2024 : Tess Routliffe est de retour pour ses deuxièmes Jeux après s’être rétablie d’une blessure
Le Canada a réalisé sa meilleure performance aux championnats du monde en 2023
Le Canada a réalisé sa meilleure performance aux championnats du monde en 2023
Pour la paranageuse canadienne Tess Routliffe, l’attente a été longue depuis ses derniers Jeux paralympiques.
Elle a fait ses débuts sur la scène paralympique en 2016 à Rio. Elle avait 17 ans et avait confirmé son statut d’étoile montante en remportant une médaille d’argent au 200 m quatre nages individuel féminin S7. Avant les Jeux de Tokyo, elle fonctionnait à plein régime, ce qui s’était traduit par un butin de trois médailles aux championnats du monde de 2019.
Toutefois, à la suite d’un malheureux accident survenu avant les Jeux de Tokyo 2020, elle a subi une blessure grave au dos qui a fait échouer ses plans, et malgré tous ses efforts pour retrouver la forme, elle n’a pas été en mesure de concourir à ces Jeux, qui ont été présentés en 2021.
« Je pense que j’étais (toujours) très motivée après avoir été dans l’impossibilité d’aller Tokyo », affirme Routliffe, 25 ans, qui est atteinte d’hypochondroplasie, une maladie qui affecte la conversion du cartilage en os, ce qui se traduit par des membres courts. Elle est née en Nouvelle-Zélande, alors que ses parents voyageaient dans le monde entier, a grandi à Caledon en Ontario, et aujourd’hui, elle s’entraîne au Centre haute-performance de Natation Canada à Montréal (CHP – Québec).
« J’étais dans la meilleure forme de ma vie lorsque je me suis cassé le dos. J’étais tellement prête à compétitionner et je n’ai tout simplement pas eu la possibilité de le faire. Depuis lors, il s’est tenu deux championnats du monde, donc d’excellentes occasions de concourir. Je pense que cela montre à quel point j’étais prête et à quel point je le suis encore plus aujourd’hui. »
À ces deux derniers championnats du monde tenus en 2022 et en 2023, Routliffe a amassé sept médailles, y compris une d’or, au 100 m brasse S7 à Madère, au Portugal. Elle a ensuite défendu avec succès ce titre et remporté le 200 m quatre nages individuel l’année dernière à Manchester, en Angleterre.
Il a fallu beaucoup plus que les nombreuses heures passées à la piscine et à la salle d’entraînement pour que Routliffe retrouve et même dépasse sa forme d’avant.
« J’ai dû travailler sur ma patience », poursuit la détentrice du record canadien du 100 m libre S7, du 50 m et du 100 m brasse SB7, ainsi que du 200 m quatre nages individuel SM7. « Je suis assez obstinée et je voulais recommencer à travailler aussi vite que possible. Je suis très reconnaissante envers ma formidable équipe de soutien, qui m’a laissée m’entraîner autant que je le voulais, mais qui a également tout fait pour préserver ma santé et ma sécurité. »
« J’aurais pu aller trop loin, ce qui m’aurait fait régresser. Mais j’étais soutenue par la meilleure équipe au monde. »
Une affaire de famille
Cette équipe de soutien comprenait ses deux sœurs, Erin et Tara. Erin Routliffe est une joueuse de tennis professionnelle qui a remporté le U.S. Open en double féminin l’année dernière avec la Canadienne Gabriela Dabrowski. Erin a concouru aux Jeux olympiques de 2024 en double féminin. Tara joue au volleyball au niveau universitaire aux États-Unis.
« Mes sœurs sont toujours disponibles lorsque j’ai besoin de parler », raconte Tess. « Nous avons formé un groupe de clavardage entre nous. Il suffit d’appeler l’une d’entre elles, que l’on ait envie de pleurer, de partager une bonne nouvelle, peu importe ce dont on a besoin, on a toujours quelqu’un. »
Le Canada présentera une équipe de 22 membres en paranatation à Paris. Il s’agit du sport individuel qui compte le plus d’athlètes. Quinze d’entre eux étaient de l’équipe qui a pris part aux championnats du monde de 2023 et qui y a récolté 19 médailles (neuf d’or, quatre d’argent et six de bronze), sa meilleure performance à des mondiaux depuis 2006.
L’équipe compte 15 femmes menées par Routliffe, Aurélie Rivard, de St-Jean-sur-Richelieu (Québec), dix fois médaillée paralympique, et Danielle Dorris, de Moncton au Nouveau-Brunswick, détentrice de record du monde.
Du côté des hommes, l’équipe peut compter sur le double champion du monde en titre Nicholas Bennett, de Parksville, en Colombie-Britannique et le double médaillé paralympique Nicolas-Guy Turbide, de Québec.
Les épreuves de paranatation auront lieu chaque jour pendant toute la durée des Jeux, du 29 août au 7 septembre à l’Arena Paris La Défense. Il y aura des médailles en jeu dans 141 épreuves. Les catégories vont de S1 à S10 pour les athlètes ayant un handicap et de B11 à B13 pour les athlètes ayant une déficience visuelle. Ceux qui ont une déficience intellectuelle concourront dans la catégorie S14.
Le Canada a récolté huit médailles en paranatation aux deux dernières éditions des Jeux à Tokyo (3 d’or, 3 d’argent et 2 de bronze) et à Rio (4 d’or, 4 d’argent et 2 de bronze).
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