La Journée de lutte contre l’intimidation touche les athlètes paralympiques

Comité paralympique canadien

26 février, 2025

Le sport a aidé Cindy Ouellet, Nate Riech et Allison Lang à surmonter leurs difficultés

PARA-Wheelchair Basketball

OTTAWA – Allison Lang, Nate Riech et Cindy Ouellet ont été victimes d’intimidation dans leur jeunesse et malgré des expériences pénibles, ces athlètes ont profité des bienfaits du sport bien avant de participer aux Jeux paralympiques.

Le 26 février est la Journée du chandail rose, une initiative annuelle de lutte contre l’intimidation au Canada. Ce sujet touche de près ces paralympiennes et paralympiens, qui en ont parlé publiquement.

Née sans la moitié inférieure de sa jambe gauche, Lang a grandi avec des parents solidaires et elle a montré très jeune son amour pour le sport.

« Quand j’ai commencé l’école, j’ai eu beaucoup de difficultés », avoue Lang, membre de l’équipe canadienne de volleyball assis médaillée de bronze à Paris 2024, la première médaille du Canada remportée dans ce sport à des Jeux paralympiques.

« On m’a beaucoup intimidée et j’avais du mal à accepter mon identité de personne en situation de handicap. »

Quand elle jouait au soccer, Lang était déterminée à cacher sa prothèse de jambe et elle remontait ses chaussettes au-dessus du genou.

Elle a abandonné plusieurs sports en raison de ce qu’elle considère comme un trouble dysmorphique corporel (un trouble mental qui pousse une personne à passer beaucoup de temps à se soucier de ce qu’elle perçoit comme des imperfections dans son apparence).

Mais elle a pris un nouveau départ dans sa vie peu après ses 20 ans.

« J’ai commencé à faire des exercices d’amour de soi, à utiliser des affirmations positives et à découvrir les origines de mes objectifs dans la vie », dit-elle. « Je me réveille désormais tous les matins avec la certitude que je choisis d’être moi-même.

Je me sens libérée. »

Lang explique que sa participation constante à des activités sportives l’a aidée à accepter les différences qu’elle percevait. Elle a d’abord hésité à se lancer dans les parasports.

« J’étais dans une période très difficile de ma vie quand on m’a invitée à jouer au volleyball assis », admet-elle. « Mais j’ai adoré ça. Quand j’ai commencé à joué il y a huit ans, je n’étais pas très douée.

Mais je me suis trouvée pour la première fois de ma vie entourée de femmes fortes et influentes qui incarnaient ce que je voulais être. »

Nate Riech puise sa joie dans le sport

Les années qui ont suivi son accident n’ont pas été faciles pour Riech, champion du monde et médaillé d’or aux Jeux paralympiques en course de demi-fond. On se moquait de lui à l’école et ses camarades de classe faisaient preuve d’insensibilité face à ses difficultés.

Il a été victime d’un accident bizarre : une balle de golf frappée à 137 mètres l’a atteint à l’arrière de la tête.

Riech a reçu le diagnostic d’une lésion cérébrale qui nuit à la fonction du côté droit de son corps.

Mais le sport fait partie de son ADN et c’est sa thérapie. Son père, Todd Riech, a participé à l’épreuve de lancer du javelot aux Jeux olympiques de 1996, sa mère, Ardin Tucker, était sauteuse à la perche au sein de l’équipe canadienne et son grand-père, Jim Harrison, a joué pendant huit saisons avec les Maple Leafs, les Blackhawks et les Bruins de la LNH.

« J’aime tout simplement pousser mes limites », a-t-il déclaré en 2023 dans un entretien avec le CPC. « Je ne me suis pas lancé dans ce sport pour battre des records du monde. Je l’ai fait pour connaître mes limites et je voulais les pousser au maximum. »

PARA- Para Athletics 20240907

Ouellet tient tête aux personnes qui l’ont intimidée

Quiconque a vu Cindy Ouellet sur un terrain de basketball en fauteuil roulant conviendra qu’elle compte parmi l’élite des para-athlètes du monde entier.

Le curriculum vitae de Ouellet, six fois paralympienne, impressionne autant que sa carrière sportive. Elle a obtenu un diplôme en sciences de l’exercice, une maîtrise en physiologie de l’exercice et a joué au basketball en fauteuil roulant pour l’Université de l’Alabama.

Elle a reçu une bourse d’études et a obtenu son doctorat en génie biomédical à l’Université de la Californie du Sud, à Los Angeles.

Après des Jeux de Paris 2024, Ouellet a entrepris son doctorat en neurosciences à l’Université Laval, à Québec. Elle partage également avec ses parents l’exploitation d’une entreprise de fabrication et de vente d’équipement adapté.

Mais elle était loin de penser à devenir une athlète, une étudiante et une femme d’affaires hors pair pendant qu’elle luttait contre le cancer à l’adolescence. D’autres enfants se moquaient même de son apparence due aux traitements.

Aujourd’hui, Ouellet est fière d’être porte-parole pour Sport‘Aide, un organisme québécois novateur et internationalement reconnu pour la promotion du sport sécuritaire.

Ouellet se rend dans les écoles de la province pour aborder ce sujet délicat.

« C’est aussi l’occasion de m’adresser aux jeunes qui sont susceptibles d’intimider les autres et de leur apprendre, dès leur plus jeune âge, que ce n’est pas acceptable de se moquer des personnes qui sont différentes.

La situation n’a pas changé, mais nous essayons de sensibiliser les enfants et les parents à la possibilité de demander de l’aide auprès d’organismes comme Sport’Aide.

Nous constatons des progrès dans ce domaine. »

On peut trouver de l’aide

Lang conseille aux enfants qui sont actuellement victimes d’intimidation de reconnaître la solidarité dans leur entourage et les ressources offertes.

« Essayez de trouver une communauté, une amie, un ami, des adultes ou encore, un milieu sûr où vous pouvez faire part de vos problèmes. Cette situation ne durera pas éternellement et les motifs d’intimidation peuvent parfois devenir votre super pouvoir. »

Ouellet abonde dans ce sens et explique l’importance de demander de l’aide en cas d’intimidation.

« N’hésitez pas à demander de l’aide, ce n’est pas un signe de faiblesse », déclare Ouellet. « J’ai été incroyablement chanceuse au cours de ma carrière sportive de rencontrer des personnes extraordinaires qui m’ont aidée à avancer et à m’épanouir comme personne et comme athlète. »