Iulian Ciobanu, triple paralympien en boccia, dit que le sport peut être un tremplin vers le succès pour les personnes ayant un handicap.
« J’invite toutes les personnes ayant un handicap à pratiquer un sport », déclara-t-il lors des 30es Championnats canadiens de boccia en novembre. « C’est très important. »
Ciobanu, 41 ans, est originaire de la Moldavie où il obtient un diplôme en psychologie. À l’âge de 12 ans, il reçoit un diagnostic de dystrophie musculaire. Après ses études, il déménage au Canada avec sa femme Corina.
« Les personnes qui vivent avec un handicap, qu’il soit physique ou intellectuel, ont leur rôle dans la société », déclare celui qui est le père de deux filles. « Vous ne pouvez pas enfermer les gens dans des stéréotypes et croire qu’ils sont limités. »
« Vous pouvez faire tout ce que vous voulez et réaliser vos rêves. Il vous suffit de faire de votre mieux et de ne jamais abandonner. C’est ainsi que vous trouverez le chemin vers le succès. »
En plus de sa carrière en boccia, Ciobanu possède également une chaîne YouTube dans laquelle il aide « ceux qui veulent remporter du succès en boccia, qu’ils jouent pour s’amuser ou pour en apprendre davantage à propos du sport ».
Cette année, le thème de la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre, est : « Amplifier le leadership des personnes handicapées pour un avenir inclusif et durable ».
Ciobanu et sa coéquipière Alison Levine, tous les deux de Montréal, sont des leaders dans le sport et le Mouvement paralympique au Canada. Tout comme Ciobanu, Levine sait qu’en tant que triple paralympienne, il est important de tirer profit de sa situation.
« Je suis privilégiée de remplir ce rôle, de pouvoir m’exprimer dans les médias et de servir de modèle pour les personnes ayant un handicap », indique Levine, 34 ans, atteinte d’une maladie neuromusculaire dégénérative qui entraîne de la faiblesse et de la spasticité dans tous ses muscles.
« Nous faisons encore face à de nombreux obstacles. Mais le plus important pour nous est d’utiliser notre voix, non seulement pour améliorer nos vies, mais également celles des personnes ayant un handicap qui viendront après nous. »
Le boccia est un sport unique aux Jeux paralympiques, n’ayant pas d’équivalent olympique. Ce sport s’apparente au boulingrin et présente même certaines similarités avec le curling.
Cesar Nicolai, l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne de boccia, loue la résilience de ses athlètes.
« Ils ont la capacité de se surpasser », dit-il. « Ils vivent pleinement leur vie et sont très organisés. Lorsqu’ils vont au restaurant ou au cinéma, ils ne peuvent tout simplement pas pousser la porte et rouler. Il faut qu’ils planifient le transport, établissent un horaire et s’assurent que l’endroit où ils vont est accessible. »
Lance Cryderman, qui a concouru à deux éditions des Jeux paralympiques à 24 ans d’intervalle (2000 et 2024), pense que le sport paralympique est une véritable vitrine du potentiel des personnes vivant avec un handicap.
« Le sport démontre que le handicap n’est qu’un aspect d’une personne, mais ce n’est pas ce qui la définit en tant que personne », indique l’athlète de 44 ans, originaire de Sudbury, en Ontario, qui détient une maîtrise en administration des affaires (MBA) de l’Université Laurentienne.
« Je pense que le boccia est le sport le plus inclusif au monde en ce sens. »